top of page

Architecture, une économie en projet
dossier thématique d'Architecture n°306

 

Economie. Le terme est tellement générique, omniprésent, un peu comme celui de patrimoine, qu’on se surprend régulièrement à ne plus l’observer vraiment, avec une distance neutre, questionnante. L’économie s’impose qu’elle soit macro, micro, sociale, solidaire... Elle est science aussi. On dit d’ailleurs « les sciences économiques » comme pour se garder d’un impérialisme académique qui leurs serait forcement funeste. S’agissant de l’architecture, l’économie devient souvent et vite un tourment pour ceux qui la pratique. En tout cas, quasiment toujours un terme qui limite, qui empêche « le beau, le vrai et l’utile », devise à laquelle Constant-Dufeux convoquait déjà les architectes de la Société centrale.L’opposition est sans doute trop facile. Elle relève du lieu commun. Au mieux d’une réthorique pour les comptoirs de café, au pire d’une stratégie extérieure bien rodée pour circonscrire le rôle de l’architecte dans un écosystème où chaque groupes d’acteurs luttent pour s’insérer économiquement.Ce dossier vient poursuivre les réflexions ouvertes dans l’article publié le mois dernier et titré « Distinguer la valeur économique de l’architecture : la chose, la pratique et le mot ». Il ne vise pas à développer une doctrine, pas plus qu’une nouvelle discipline alibi, savoir fédérateur miracle qui se transformerait bientôt en un énième bureau d’étude partenaire des architectes. Saisissant la polysémie du terme économie qui raisonne avec celle du projet, le dossier propose un ensemble de réflexions sur ce que l’architecture et l’économie peuvent faire ensemble, du plus concret au plus poétique. Les auteurs y invitent à prendre du champs, sortir des lieux communs qui caractérisent l’économie, l’architecture, voire même les architectes et, par cette série de regards, parfois contradictoires, ouvrir un espace d’invention entre ces deux termes.

Avril 2023

bottom of page